Rilke

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vendredi 3 mars 2017

Signatures de Lancement

(photo dorée Lucie Rochas)


Deux signatures de lancement sont prévues à l'occasion de la sortie de 
Pendant que les champs brûlent


Le dimanche 26 février de 17h à 20h à la libraire Le Monte-en-l'Air - 2 rue de la mare - Paris 20


Le samedi 18 mars de 17h à 20h pour une lecture - rencontre à la péniche-librairie 
"L'eau & les rêves" - Quai de l'Oise - Paris 19.


Venez, il y aura des livres et du vin ! 



samedi 11 février 2017

Portrait & Interview d'Isabelle Autissier pour Montagnes Magazine

A l'occasion de son expédition avec Lionel Daudet, Big Walls Big Seas
http://www.bigwalls-bigseas.com/






Sortie du Duetto Sylvia Plath

La collection DUETTO  présente son nouveau titre :
Sylvia Plath, par Virginie Troussier


QU'EST-CE QU'UN DUETTO ?

►C'est l'hommage d'un écrivain à un autre écrivain.
►Déjà, quarante écrivains ont ainsi raconté "leur" auteur... Parmi eux : Patrick Grainville (Marguerite Duras), Jean Chalon (Colette), Philippe Lacoche (Roger Vailland), Claude Meunier (Raymond Queneau), Josyane Savigneau (Carson McCullers), Françoise Dargent (Jules Verne), Astrid Eliard (Joyce Carol Oates), Bruno Corty (Patti Smith), Minh Tran Huy (Haruki Murakami), Franz-Olivier Giesbert (Julien Green)... 
►Petit livre lu en 20 minutes, un Duetto est proposé dans une version électronique, au format epub. C’est ce qu’on dénomme aussi « ebook », fichier informatique destiné aux liseuses, aux tablettes, aux smartphones, et même aux bons vieux ordis (PC ou Mac). Une version PDF, imprimable, est aussi disponible.

https://nouvelleslectures.fr/livre/sylvia-plath-virginie-troussier/


samedi 16 juillet 2016

Portrait de Sylvain Tesson pour Montagnes Magazine

http://www.montagnes-magazine.com/

Critique Envole-toi Octobre, par le site A bride abattue

Envole-toi Octobre, par le site A Bride Abattue

Par A Bride Abattue @abrideabattue
Il y a des livres que j'ai envie de lire mais dans lesquels je ne parviens pas à entrer. C'est parfois une simple question de moment. Et, souvent, je me surprends quelques semaines plus tard à apprécier énormément un ouvrage dont je n'avais initialement pas dépassé le premier chapitre.
Je ne le sentais pas en condition pour apprécier Envole toi octobre et je l'ai proposé à mon amie Annie. Elle vient de me le rendre en me donnant son avis, que je vous restitue intégralement.
Quel a été ton ressenti de lecture  ?

Je ne connaissais pas Virginie Troussier. Je l'ai lu assez rapidement alors que c'est un sujet difficile. La quatrième de couverture m'a donné envie de plonger dans ce roman dont le titre m'apparaissait à la fois poétique et énigmatique. Ensuite, le ton grinçant de son analyse m'a intriguée. Son langage percutant m'a attirée.
Octobre est en effet intriguant. On pourrait penser à un prénom ou un surnom, en référence au film de Julien Duvivier sur la Résistance ...
L'héroïne est née en automne, ce qu'elle qualifie de "bâtard et troublant" parce que cette saison "sème des grenades entre les dents que nous dégoupillons avec la bouche". C'est donc bien du mois d'Octobre qu'il s'agit et l'écrire avec une majuscule lui confère malgré tout une sorte de personnalité. C'est avec le poème de Pablo Neruda, l'Automne revient, que démarre le livre, en installant un univers lyrique.
La question de l'autobiographie et de la vérité est assez centrale en ce moment. Peux-tu nous en dire plus ?
Avec l'emploi du "je" on peut penser à un récit autobiographique même si le personnage principal porte un prénom qui n'est pas celui de l'auteur. Suzanne est une jeune femme de trente ans, ayant préparé un monitorat de ski tout en suivant de brillantes études universitaires. C'est une femme qui affirme sa liberté et qui se livre avec beaucoup de nostalgie et de tendresse, en manifestant une forme de lucidité. L'auteur concède d'ailleurs : même si les souvenirs sont faux, ce sont des souvenirs.
Elle a déménagé six fois en cinq ans, c'est dire combien sa vie a été mouvementée, marquée par les rencontres amoureuses. Mais ce qui semble le plus déterminant serait son cadre de vie. Elle compare Paris à un scorpion alors que le touriste voit dans l'organisation des arrondissements une structure en escargot. (On pourra observer que le scorpion est le signe du zodiaque qui correspond à l'automne).  Paris ne représente pas pour elle la plus belle ville du monde mais une "addition de cafards". C'est dans la capitale que tout bascule pour Suzanne qui à l'instar de ces insectes aura tendance à vouloir "rester dans l'ombre pour survivre, sachant que dans la lumière du jour la laideur insupporte".
Disparaître aux yeux des autres, voilà toute son ambition, avec pour seules compagnes la musique et la littérature. Jusqu'à ce que l'enfermement ne devienne médicalisé.
Quel est le fil conducteur du roman ?
La répétition des échecs semble due à l'exigence de son père qui a en quelque sorte formatée Suzanne à rechercher une relation exigeante. Toutes les rencontres sont décryptées selon le prisme de l'empreinte paternelle. Suzanne ne parvient pas à accepter l'imperfection. Et c'est surtout de son père qu'elle craint le jugement : je te fuyais car je crevais de trouille que tu décèles un jour mes faiblesses.
Y a t-il malgré tout une forme de fin heureuse  ?
Suzanne finit par comprendre et admettre que l'excellence n'engendre pas l'amour (p.252) qui peut alors s'exprimer positivement : je n'ai aucune nostalgie du passé. J'attends désormais tout de l'avenir.
T'es tu reconnue dans cette réflexion ?
Je ne me suis jamais identifiée au personnage mais j'ai adhéré à l'analyse.  Ne dit-on pas qu'à la Sainte Catherine (25 novembre) tout bois prend racine ? On peut donc admettre qu'un avenir est possible. Et puis l'écriture de Virginie Troussier, dont c'est le second roman, m'a procuré un réel plaisir. Son style est très personnel, marqué par un foisonnement d'images qui m'ont parfois subjuguée. On glisse sensuellement entre les mots qui sont organisés comme les joyaux méticuleusement travaillés par un orfèvre qui façonne son chef-d'œuvre et on tourne les pages avec une avidité jamais assouvie.
A qui recommanderais tu ce livre ?
A tous ceux qui comme Suzanne sont en recherche d'une légèreté de vivre. Octobre arrive dans quelques semaines. Donnons lui des ailes pour qu'il puisse s'envoler.
Je remercie Annie pour son analyse. Le livre n'a pas fini de rencontrer son lectorat comme vous pourrez en juger sur la page Facebook qui lui est dédiée.

Envole-toi octobre de Virginie Troussier chez Myriapode
http://abrideabattue.blogspot.fr/2015/08/envole-toi-octobre-de-virginie.html

vendredi 10 avril 2015

Sur Fragments de lecture, par Virginie Neufville : Envole-toi Octobre, quand la vie se fait chaos

"La mémoire fusille. Elle transforme en mélancolie d'automne, en mélodie de Vivaldi (...) Le vide a une forme, un volume."

Suzanne est l'incarnation du "trop": trop plein d'émotion, trop plein de désir, trop plein d'attentes, trop plein de souvenirs. Elle aborde la trentaine, mais dans sa tête, elle est beaucoup plus vieille. Elle aime la vie, mais cette dernière lui donne trop d'obstacles à franchir avec sa frêle carcasse.

Suzanne s'est construite grâce ou à cause des hommes de son entourage. Son grand-père Lucien est un modèle car il "est hors du temps, hors catégorie, dans la mort, il a trouvé la vie, la foi, l'absolu", son père est celui pour qui elle veut réussir, Antoine, un ex-petit ami, est celui qui lui a appris à vivre à foncer sans se retourner. D'autres amants, d'autres amis ont traversé sa vie, et, par leur présence, leur rapport au monde, ont ajouté une pierre à l'immense forteresse émotionnelle de la jeune femme.

Or, le trop-plein à l'excès détruit. C'est en tout cas ce qu'on ressent en lisant la prose chargée de l'auteur. Virginie Troussier est une perfectionniste. Chaque émotion est analysée, retournée, disséquée. Un adjectif ne suffit pas, il en faut un voire deux en plus pour toucher vraiment l'état d'âme de la narratrice. Forcément, pour le lecteur, il faut un temps d'adaptation, mais une fois familiarisé, on prend plaisir à ce "décorticage" de sentiments.

"Ce n'est pas la vie qui est importante - mais les souvenirs." Forte de ce mantra personnel, Suzanne préfère se souvenir que vivre l'instant. Trop vivre c'est se consumer, alors que se souvenir est une forme de préservation. Cette attitude entraîne forcément une discipline de vie "border line": "ma vie se loge désormais dans un souffle" se plaît-elle à dire. A trop attendre des autres, on en est réduit à vouloir se suffire à soi-même. Néanmoins, ce repli sur soi impose une reconstruction, un polissage, une interprétation de ses expériences passées. On sombre dans la dépression, au pire la folie. Le voisin de Suzanne, Charly, tentera bien de l'en sauver avant l'hospitalisation, en vain.
Alors que les hommes de sa vie étaient des ports d'attache, le seul personnage féminin, en l’occurrence la mère, incarne l'îlot qui évite le naufrage. Elle se cantonne à son rôle maternel car Suzanne ne lui donne aucune autre place. Ombre parmi les ombres, elle accepte sans broncher cet appel au secours...

Cette nouvelle vie à l'écart de tout est un "pari obscur" voué à l'échec. Il est la conséquence de cette foi inébranlable en la force des souvenirs. Mais c'est aussi un choix diabolique dont Suzanne, terriblement lucide, en assume les conséquences.

Suzanne est le moi autofictif de l'auteur. Elle est l'incarnation des émotions à vif, à fleur de peau, de cette sensation à la fois primale et oppressante de vivre. Justement vivre est assimilée à une ivresse de l'altitude, et la montagne, "buée idéale, lumineuse et lointaine", un refuge au cas où la mélancolie atteint son paroxysme.

Envole-toi octobre est le souffle puissant d'une jeune femme qui tente de donner un sens à son existence, tout en acceptant sa nature mélancolique. Parfois, la narration est exigeante, oppressante même, mais elle colle aux états d'âme de la narratrice. Le récit introspectif se fait sans ambages, car l'écriture est finalement une thérapie, un retour accepté vers la normalité.

Virginie Troussier a écrit un roman intime, entier, sur la douleur de vivre, parfois.
 http://virginieneufville.blogspot.fr/2015/04/envole-toi-octobre-virginie-troussier.html?spref=fb